Poste de pilotage

" Moi ou ma famille ? "

" Les deux. "

Elle croise les bras et s'enfonce dans le siège, toujours de travers.

" Ma famille était une bande de pirate. Donc j'ai grandi avec eux en tant que pirate, moi aussi. Et après, je suis devenu contrebandière pour eux. Ils avaient besoin d'un autre contrebandier. "

" T'as tué combien d'innocent ? Et me sort pas "l'innocence est un concept" ou "personne n'est innocent" ou une autre connerie du même genre. "

" J'en sais rien, j'ai pas compté. "

Elle hausse les épaules. 

" Je m'amusais pas vraiment à ça. J'avais déjà la préoccupation de rester en vie. "

" Hm, ok... "

Elle réfléchit.

" Ca te plaisait d'être contrebandière ? "

" Ouais, c'était le pied. C'était ça, la liberté. Personne pour te donner de contrainte, tu faisais ce que tu voulais. Personne n'avait d'emprise sur moi. J'adorais ça. "

" Bah t'avais besoin de gagner du fric, non ? Et t'avais besoin de ceux qui voulaient ta marchandise donc indirectement, ils avaient de l'emprise sur toi. "

" Je prenais que des contrats. Mais je fixais les règles. Au début, je travaillais pour ma famille, ce sont eux qui me payaient. C'était le bon temps. "

" Et la guerre ? Tu faisais quoi là-bas ? "

" J'étais pilote. Je transportais des troupes, des vivres, des civils... "

" C'était bien ou chiant ? "

" Je le referai pas, si c'est la question. "

Elle hausse les épaules. 

" C'était tendu, par moment. Ce qui était chiant, c'était tous les ordres à suivre. "

" Et tu t'es jamais crashé comme une merde ?

" Pas dans mes souvenirs, non. "

Elle essaye de repenser à un moment où elle aurait pu se crasher comme une merde, mais rien ne lui revient en tête. 

" Non, jamais. "

" Je vois, c'est pas mal et du coup, pourquoi tu as autant de flingue avec toi ? Quelque chose à compensé ? Problème de sentiment d'insécurité constant ? "

" Non, ça vient juste de l'époque où j'étais pirate. Si tu te retrouves à court de munitions, tu peux continuer à tirer malgré tout. "

" Hm. Ok. "

Elle réfléchit.

" J'ai pas d'autres questions pour l'instant. "

" Surtout t'hésites pas si t'en as d'autres, hein. "

C'est un peu sarcastique, mais bon. Elle s'étire, et fait craquer quelques os.

" T'as parlé d'une amie qui était morte, c'était qui ? "

Oui, ça n'a pas duré très longtemps comme pause.

" Elle s'appelait Andrea, c'était une humanïde. Elle s'est suicidée plutôt que nous voir mourir. Elle serait peut-être encore en vie, si Derrick ne nous avait pas trahit et nous avait aider, ce soir là. "

" Bah c'est un robot. "

Elle hausse les épaules.

" Non, ce n'est pas un robot. Elle était encore humaine, elle savait penser comme une grande, elle n'accomplissait pas un truc basé sur une possible programmation. "

" Et t'es sûre de toi sur ça ? "

" Oui, j'en suis sûre. "

Elle croise les bras. 

" Je trouve ça incroyable qu'on les classe en tant que robots, directement. Certains ont encore une part d'humanité en eux. "